La correspondance entre écrivains est souvent riche en échanges passionnants et en réflexions sur l’art littéraire. Dans cet article, nous allons nous intéresser à l’échange épistolaire entre Julien Green et Roger Martin du Gard, deux écrivains majeurs du XXe siècle. Nous allons nous concentrer sur le résumé de leur correspondance, qui nous offre un aperçu fascinant de leur relation amicale et de leur vision de la littérature.
Les premières lettres échangées
La correspondance entre Roger Martin du Gard et Julien Green a débuté en 1926, lorsque Green a envoyé une lettre à Martin du Gard pour le féliciter pour la publication de son roman « Les Thibault ». Cette première lettre a été suivie d’une réponse de Martin du Gard, qui a commencé une amitié épistolaire qui a duré plus de 30 ans. Les deux écrivains ont échangé des lettres sur une variété de sujets, allant de la littérature à la politique en passant par la vie quotidienne. Leur correspondance a été marquée par une grande sincérité et une profonde affection, et elle a été conservée dans les archives de Martin du Gard, offrant un aperçu fascinant de la vie intellectuelle et culturelle de l’époque.
Les thèmes abordés dans la correspondance
La correspondance entre Julien Green et Roger Martin du Gard a abordé une variété de thèmes, allant de la littérature à la politique en passant par la religion et la vie quotidienne. Les deux écrivains ont échangé des idées sur leurs œuvres respectives, discutant de la façon dont ils abordaient des sujets tels que la mort, la sexualité et la nature humaine. Ils ont également partagé leurs opinions sur les événements politiques de leur époque, notamment la montée du fascisme en Europe et la guerre civile espagnole. En outre, ils ont échangé des réflexions sur leur foi catholique et sur la place de la religion dans la société moderne. Enfin, ils ont partagé des détails sur leur vie quotidienne, évoquant des sujets tels que la santé, les voyages et les loisirs. Dans l’ensemble, leur correspondance offre un aperçu fascinant de la vie intellectuelle et personnelle de deux écrivains majeurs du XXe siècle.
Les réflexions sur la littérature
Dans leur correspondance, Roger Martin du Gard et Julien Green ont échangé de nombreuses réflexions sur la littérature. Ils ont notamment discuté de la place de l’écrivain dans la société et de la responsabilité qui lui incombe. Pour Martin du Gard, l’écrivain doit avant tout être sincère et honnête dans son travail, sans chercher à plaire à un public ou à suivre les modes littéraires du moment. Green, quant à lui, a insisté sur l’importance de la spiritualité dans l’écriture, affirmant que l’écrivain doit être en quête de vérité et de sens dans son travail. Ces échanges ont permis aux deux écrivains de mieux comprendre leur propre vision de la littérature et de l’art en général, ainsi que leur rôle en tant qu’écrivains dans la société.
Les échanges sur la religion
Dans leur échange épistolaire, Julien Green et Roger Martin du Gard ont abordé de nombreux sujets, y compris la religion. Les deux écrivains étaient profondément intéressés par la spiritualité et ont partagé leurs réflexions sur la foi et la pratique religieuse. Martin du Gard a exprimé son admiration pour la foi catholique, tandis que Green a exploré sa propre relation complexe avec la religion en tant que converti au catholicisme. Les deux hommes ont également discuté de la place de la religion dans la société moderne et de son rôle dans la vie des individus. Leur correspondance sur la religion offre un aperçu fascinant de la pensée religieuse au XXe siècle et de la façon dont les écrivains ont abordé cette question complexe et personnelle.
Les discussions sur la politique
Dans leur échange épistolaire, Roger Martin du Gard et Julien Green ont abordé de nombreux sujets, dont la politique. Les deux écrivains ont exprimé leur inquiétude face à la montée du fascisme en Europe dans les années 1930. Martin du Gard a critiqué la politique étrangère de la France, qui, selon lui, était trop conciliante envers l’Allemagne nazie. Green, quant à lui, a exprimé sa crainte que les États-Unis ne soient pas prêts à entrer en guerre pour défendre la démocratie en Europe. Ces discussions sur la politique montrent que les écrivains étaient conscients des enjeux politiques de leur époque et qu’ils étaient engagés dans la défense des valeurs démocratiques.
Les confidences personnelles
Dans leur correspondance, Roger Martin du Gard et Julien Green ont échangé des confidences personnelles touchantes. Martin du Gard a partagé avec Green ses doutes sur sa propre écriture et sa santé mentale, tandis que Green a révélé ses luttes avec sa foi et son orientation sexuelle. Ces confidences ont renforcé leur amitié et leur ont permis de se soutenir mutuellement à travers les hauts et les bas de la vie. Leur échange épistolaire est un témoignage poignant de l’importance de la communication honnête et de l’empathie dans les relations humaines.
Les projets d’écriture
Dans le cadre de leur correspondance, Roger Martin du Gard et Julien Green ont échangé sur leurs projets d’écriture respectifs. Martin du Gard a ainsi partagé avec Green son travail en cours sur la série des Thibault, qui lui a valu le prix Nobel de littérature en 1937. Il a également évoqué son désir de se lancer dans l’écriture d’un roman sur la guerre, projet qui aboutira finalement avec la publication de Les Oeuvres complètes de Roger Martin du Gard en 1955. De son côté, Julien Green a évoqué son travail sur son roman Minuit, qui sera publié en 1936 et qui connaîtra un grand succès. Les deux écrivains ont ainsi pu échanger sur leur processus créatif et leur vision de la littérature, offrant un aperçu fascinant de leur travail d’écriture.
Les réactions aux publications de chacun
Au fil de leur correspondance, Julien Green et Roger Martin du Gard ont partagé leurs publications respectives et ont échangé leurs réactions. Martin du Gard a notamment envoyé à Green son roman « Les Thibault », qui a suscité chez Green une admiration sans borne. Il a écrit à Martin du Gard : « Je suis émerveillé par la beauté de votre livre, par la profondeur de votre pensée, par la richesse de votre style ». Martin du Gard a également réagi aux publications de Green, notamment à son roman « Mont-Cinère », qu’il a qualifié de « chef-d’œuvre ». Cette section de leur correspondance montre l’importance de l’échange et du partage dans le monde littéraire, ainsi que l’impact que peuvent avoir les publications de chacun sur leurs pairs.
Les échanges sur la santé et la vieillesse
Dans leur échange épistolaire, Julien Green et Roger Martin du Gard ont abordé de nombreux sujets, notamment la santé et la vieillesse. Les deux écrivains ont partagé leurs expériences personnelles et leurs réflexions sur ces thèmes universels. Martin du Gard a notamment évoqué les difficultés liées à l’avancée en âge, telles que la perte de mobilité et la dépendance vis-à-vis des autres. Green, quant à lui, a abordé la question de la maladie et de la souffrance, soulignant l’importance de la foi pour surmonter ces épreuves. Ces échanges témoignent de la profondeur de leur amitié et de leur capacité à aborder des sujets sensibles avec honnêteté et bienveillance.
Les dernières lettres échangées
Dans les dernières lettres échangées entre Roger Martin du Gard et Julien Green, on peut sentir une certaine tension entre les deux écrivains. Martin du Gard, qui avait initialement encouragé Green dans sa carrière littéraire, commence à exprimer des réserves quant à la qualité de ses derniers écrits. Green, de son côté, se sent blessé par les critiques de Martin du Gard et tente de se défendre en expliquant sa démarche artistique. Malgré ces différends, les deux hommes continuent à échanger des lettres jusqu’à la mort de Martin du Gard en 1958. Leur correspondance reste un témoignage précieux de l’amitié et de la rivalité qui peuvent exister entre deux écrivains de talent.