Les Héritiers : Les étudiants et la culture – Résumé et analyse de Pierre Bourdieu

Dans l’article « Les Héritiers : Les étudiants et la culture – Résumé et analyse de Pierre Bourdieu », l’éminent sociologue français Pierre Bourdieu explore la relation entre l’éducation et la culture dans le contexte des étudiants. Bourdieu met en évidence l’influence de l’origine sociale sur les opportunités éducatives et culturelles des individus, soulignant ainsi l’existence d’un système de reproduction sociale. Grâce à une analyse approfondie, Bourdieu remet en question l’idée selon laquelle l’éducation est un moyen de promotion sociale égalitaire, en mettant en évidence les inégalités structurelles qui existent dans le système éducatif. Cet article offre donc une perspective critique et stimulante sur les enjeux de l’éducation et de la culture dans la société contemporaine.

Les Héritiers : Contexte et objectifs de l’étude de Pierre Bourdieu

Dans son ouvrage « Les Héritiers : Les étudiants et la culture », Pierre Bourdieu propose une étude approfondie sur les inégalités sociales et culturelles qui persistent dans le système éducatif français. Publié en 1964, cet ouvrage est le fruit d’une enquête menée par Bourdieu et son équipe auprès d’étudiants de différentes classes sociales.

Le contexte de cette étude est marqué par une période de profonds bouleversements sociaux en France. Bourdieu s’intéresse particulièrement à la reproduction sociale, c’est-à-dire à la manière dont les inégalités se perpétuent de génération en génération. Il cherche à comprendre comment les conditions sociales et culturelles des individus influencent leur réussite scolaire.

L’objectif principal de cette étude est de démontrer que la réussite scolaire n’est pas uniquement le fruit du mérite individuel, mais qu’elle est également conditionnée par l’origine sociale et culturelle des individus. Bourdieu met en évidence le rôle prépondérant de la culture légitime, c’est-à-dire la culture valorisée par l’institution scolaire, dans la réussite des étudiants. Il montre comment les individus issus de milieux favorisés ont plus de facilité à s’approprier cette culture légitime, tandis que ceux issus de milieux défavorisés sont désavantagés.

Pour mener à bien son étude, Bourdieu utilise une méthodologie rigoureuse, combinant des entretiens individuels, des observations sur le terrain et des analyses statistiques. Il s’appuie également sur des concepts clés tels que le capital culturel, le capital social et le capital symbolique pour analyser les mécanismes de reproduction sociale.

En résumé, l’étude de Pierre Bourdieu dans « Les Héritiers » vise à mettre en lumière les inégalités sociales et culturelles qui persistent dans le système éducatif français. Son analyse met en évidence le rôle déterminant de l’origine sociale et culturelle dans la réussite scolaire, remettant ainsi en question l’idée d’une égalité des chances. Cet ouvrage constitue une contribution majeure à la sociologie de l’éducation et continue d’influencer les débats sur les politiques éducatives.

Les étudiants et la culture : Définitions et enjeux

Dans son ouvrage « Les Héritiers : Les étudiants et la culture », le sociologue Pierre Bourdieu aborde la question de la relation entre les étudiants et la culture. Cette problématique soulève des enjeux majeurs, tant pour les individus que pour la société dans son ensemble.

Tout d’abord, il convient de définir ce que l’on entend par culture. Bourdieu la définit comme un ensemble de connaissances, de pratiques et de valeurs qui sont transmises au sein d’un groupe social donné. Ainsi, la culture ne se limite pas à la simple consommation de biens culturels tels que les livres, les films ou la musique, mais englobe également les codes, les normes et les habitudes qui structurent notre manière de penser et d’agir.

Dans le contexte des étudiants, la question de la culture revêt une importance particulière. En effet, l’accès à l’enseignement supérieur est souvent perçu comme un moyen d’ascension sociale et de mobilité. Cependant, Bourdieu souligne que les étudiants ne sont pas tous égaux face à la culture. En fonction de leur origine sociale, ils n’ont pas les mêmes ressources culturelles et symboliques pour réussir dans le système éducatif.

Ainsi, les étudiants issus de milieux favorisés ont souvent une familiarité avec les codes et les pratiques culturelles valorisées par l’institution scolaire. Ils sont donc plus à même de réussir leurs études et d’accéder à des positions sociales élevées. En revanche, les étudiants issus de milieux défavorisés sont souvent désavantagés, car ils ne maîtrisent pas les codes culturels dominants et se retrouvent ainsi en situation de décalage avec les attentes de l’institution.

Cette inégalité culturelle constitue un enjeu majeur pour la société, car elle renforce les inégalités sociales et limite les possibilités de mobilité sociale. Pour y remédier, Bourdieu préconise une démocratisation de la culture, c’est-à-dire une ouverture de l’institution scolaire à des formes de culture différentes de celles qui sont traditionnellement valorisées. Il s’agit ainsi de reconnaître et de valoriser les différentes formes de capital culturel, qu’elles soient légitimes ou non, afin de permettre à tous les étudiants de s’épanouir et de réussir dans leurs études.

En conclusion, la relation entre les étudiants et la culture est un enjeu majeur qui soulève des questions d’égalité et de justice sociale. La prise en compte des inégalités culturelles et la promotion d’une culture démocratique sont des défis essentiels pour permettre à tous les étudiants de bénéficier des mêmes chances de réussite et de s’épanouir pleinement dans le système éducatif.

Méthodologie de l’étude : Échantillon et données collectées

Dans son ouvrage « Les Héritiers : Les étudiants et la culture », Pierre Bourdieu propose une analyse approfondie de la relation entre les étudiants et la culture. Pour mener à bien cette étude, l’auteur a utilisé une méthodologie rigoureuse, en se basant sur un échantillon représentatif et en collectant des données pertinentes.

L’échantillon de cette étude était composé d’étudiants issus de différentes filières et établissements d’enseignement supérieur en France. Bourdieu a veillé à ce que cet échantillon soit représentatif de la diversité des étudiants, en termes de parcours scolaire, de milieu social et de capital culturel. Cette diversité permettait d’obtenir des résultats plus généralisables et de mieux comprendre les mécanismes sociaux à l’œuvre dans la reproduction des inégalités.

Pour collecter les données, Bourdieu a utilisé une combinaison de méthodes quantitatives et qualitatives. Il a réalisé des enquêtes par questionnaires auprès des étudiants, leur demandant notamment des informations sur leur parcours scolaire, leurs pratiques culturelles et leurs aspirations professionnelles. Ces questionnaires ont permis d’obtenir des données chiffrées et de quantifier certaines dimensions de la culture étudiante.

En parallèle, Bourdieu a également mené des entretiens approfondis avec certains étudiants, afin de recueillir des données plus qualitatives et d’explorer en profondeur leurs perceptions et leurs expériences. Ces entretiens ont permis de compléter les informations obtenues par les questionnaires et d’apporter une dimension plus subjective à l’étude.

En résumé, la méthodologie de l’étude de Bourdieu repose sur un échantillon représentatif d’étudiants et sur la collecte de données à la fois quantitatives et qualitatives. Cette approche permet d’obtenir une vision nuancée et approfondie de la relation entre les étudiants et la culture, et de mettre en évidence les mécanismes de reproduction des inégalités sociales dans l’enseignement supérieur.

Les résultats de l’étude : Les inégalités culturelles entre les étudiants

L’étude menée par Pierre Bourdieu intitulée « Les Héritiers : Les étudiants et la culture » met en lumière les inégalités culturelles qui existent entre les étudiants. En analysant les parcours scolaires de jeunes issus de milieux sociaux différents, Bourdieu démontre que la réussite académique est fortement influencée par le capital culturel dont disposent les individus.

Selon l’auteur, les étudiants issus de milieux favorisés ont un avantage certain dans le système éducatif. En effet, ils sont souvent familiarisés dès leur plus jeune âge avec les pratiques culturelles valorisées par l’institution scolaire, telles que la lecture, la visite de musées ou encore la pratique d’un instrument de musique. Ces activités leur permettent d’acquérir des compétences et des connaissances qui seront valorisées lors des évaluations scolaires.

En revanche, les étudiants issus de milieux défavorisés sont souvent désavantagés sur le plan culturel. Leur capital culturel est souvent limité, ce qui les place dans une position de désavantage dès le début de leur parcours scolaire. Ils ont moins d’opportunités d’accéder à des pratiques culturelles valorisées par l’institution scolaire, ce qui limite leur capacité à développer les compétences nécessaires pour réussir académiquement.

Ces inégalités culturelles entre les étudiants ont des conséquences importantes sur leur réussite scolaire. Les étudiants issus de milieux favorisés ont plus de chances d’accéder aux filières sélectives et aux grandes écoles, tandis que les étudiants issus de milieux défavorisés sont souvent cantonnés à des filières moins prestigieuses. Cette reproduction des inégalités sociales à travers l’éducation est un enjeu majeur pour notre société, car elle limite l’ascenseur social et renforce les disparités entre les individus.

Face à ces constats, il est nécessaire de repenser notre système éducatif afin de réduire les inégalités culturelles entre les étudiants. Il est primordial de mettre en place des politiques d’égalité des chances qui permettent à tous les étudiants, quel que soit leur milieu d’origine, d’accéder aux mêmes opportunités culturelles. Cela passe notamment par la mise en place de dispositifs d’accompagnement et de soutien pour les étudiants issus de milieux défavorisés, ainsi que par une réflexion sur les pratiques pédagogiques et les critères de sélection utilisés par les établissements scolaires. Seule une véritable égalité des chances pourra permettre de combler ces inégalités culturelles et de favoriser la réussite de tous les étudiants.

Les facteurs influençant les pratiques culturelles des étudiants

Dans son ouvrage « Les Héritiers : Les étudiants et la culture », Pierre Bourdieu met en lumière les facteurs qui influencent les pratiques culturelles des étudiants. Selon lui, ces pratiques ne sont pas le fruit du hasard, mais sont profondément ancrées dans les inégalités sociales et les héritages culturels.

Tout d’abord, Bourdieu souligne l’importance du capital culturel hérité. Les étudiants issus de milieux favorisés ont souvent accès à une éducation plus riche et diversifiée, ainsi qu’à des ressources culturelles variées. Ils sont donc plus enclins à développer des pratiques culturelles sophistiquées, telles que la lecture de livres classiques, la fréquentation des musées ou l’écoute de musique classique. En revanche, les étudiants issus de milieux défavorisés ont souvent un capital culturel limité, ce qui peut les conduire à des pratiques culturelles plus populaires, comme la consommation de divertissements télévisuels ou musicaux plus commerciaux.

Ensuite, Bourdieu met en évidence l’importance du capital économique. Les étudiants qui disposent de ressources financières plus importantes ont davantage de possibilités de participer à des activités culturelles payantes, telles que des concerts, des expositions ou des spectacles. Ils peuvent également se permettre d’acheter des livres ou des œuvres d’art, ce qui enrichit leur expérience culturelle. En revanche, les étudiants aux ressources économiques plus limitées sont souvent contraints de se tourner vers des pratiques culturelles gratuites ou moins coûteuses, ce qui peut restreindre leur accès à certaines formes de culture.

Enfin, Bourdieu souligne l’importance du capital social. Les étudiants qui ont un réseau social étendu et diversifié ont plus de chances d’être exposés à des pratiques culturelles variées. Ils peuvent bénéficier des recommandations de leurs pairs ou de leurs proches, et ainsi découvrir de nouvelles formes d’expression artistique. En revanche, les étudiants qui ont un réseau social plus restreint peuvent être limités dans leurs choix culturels, car ils ont moins d’opportunités de découvrir de nouvelles pratiques.

En somme, les pratiques culturelles des étudiants sont influencées par une combinaison complexe de facteurs, tels que le capital culturel hérité, le capital économique et le capital social. Ces inégalités sociales et culturelles contribuent à façonner les goûts et les préférences culturelles des étudiants, et peuvent perpétuer les inégalités existantes dans la société.

Les effets de l’origine sociale sur la réussite scolaire des étudiants

Dans son ouvrage « Les Héritiers : Les étudiants et la culture », Pierre Bourdieu met en lumière les effets de l’origine sociale sur la réussite scolaire des étudiants. Selon lui, l’origine sociale d’un individu joue un rôle déterminant dans sa trajectoire éducative.

Bourdieu souligne que les étudiants issus de milieux favorisés ont tendance à bénéficier d’un capital culturel plus élevé, ce qui leur confère un avantage certain dans le système éducatif. En effet, ces étudiants ont souvent été exposés dès leur plus jeune âge à des pratiques culturelles valorisées par l’institution scolaire, telles que la lecture, la fréquentation des musées ou encore la pratique d’instruments de musique. Ils ont ainsi acquis des compétences et des connaissances qui leur permettent de mieux s’adapter aux exigences du système éducatif.

En revanche, les étudiants issus de milieux défavorisés sont souvent confrontés à un manque de capital culturel. Leur environnement familial et social ne leur offre pas les mêmes opportunités d’enrichissement culturel. Par conséquent, ils peuvent se retrouver en situation de désavantage face aux attentes de l’école, ce qui peut compromettre leur réussite scolaire.

Bourdieu souligne également l’importance du capital économique dans la réussite scolaire des étudiants. Les familles aisées ont davantage de ressources financières pour soutenir leurs enfants dans leurs études, que ce soit en leur offrant des cours particuliers, en finançant des activités extrascolaires ou en leur permettant de bénéficier d’un environnement propice au travail. À l’inverse, les familles moins aisées peuvent être confrontées à des difficultés financières qui limitent les possibilités d’accompagnement et de soutien scolaire.

En conclusion, l’origine sociale a un impact significatif sur la réussite scolaire des étudiants. Les inégalités sociales se reflètent dans le système éducatif, où les étudiants issus de milieux favorisés ont tendance à être favorisés par rapport à ceux issus de milieux défavorisés. Cette réalité soulève des questions sur l’égalité des chances et la nécessité de mettre en place des politiques éducatives visant à réduire les écarts entre les différentes catégories sociales.

Les stratégies de reproduction sociale des étudiants

Dans son ouvrage « Les Héritiers : Les étudiants et la culture », Pierre Bourdieu met en lumière les stratégies de reproduction sociale mises en place par les étudiants. Selon lui, l’université, loin d’être un lieu d’égalité des chances, est en réalité un espace où se perpétuent les inégalités sociales.

Bourdieu souligne que les étudiants issus de milieux favorisés ont tendance à reproduire les schémas sociaux de leurs familles. Ils bénéficient en effet d’un capital culturel et économique qui leur permet d’accéder plus facilement aux études supérieures. Leur réussite scolaire est ainsi le fruit d’un héritage social, d’une transmission de savoirs et de valeurs qui leur confère un avantage certain par rapport aux étudiants issus de milieux plus modestes.

De plus, Bourdieu met en évidence le rôle des institutions éducatives dans la reproduction sociale. Les programmes scolaires, les méthodes d’enseignement et les critères d’évaluation favorisent souvent les étudiants qui possèdent déjà un capital culturel élevé. Ainsi, les étudiants issus de milieux défavorisés se retrouvent souvent en situation de désavantage, confrontés à des codes et des références qui leur sont étrangers.

Face à ces inégalités, Bourdieu souligne également l’existence de stratégies de résistance et de contournement mises en place par certains étudiants issus de milieux modestes. Ces derniers cherchent à s’approprier les codes et les références de la culture dominante pour se conformer aux attentes des institutions éducatives. Ils adoptent ainsi des comportements et des discours qui leur permettent de se rapprocher des normes sociales valorisées par l’université.

En conclusion, les stratégies de reproduction sociale des étudiants sont multiples et complexes. Si certains parviennent à s’émanciper de leur condition sociale grâce à leur talent et leur travail acharné, la plupart se retrouvent confrontés à des obstacles qui limitent leurs chances de réussite. Il est donc essentiel de prendre en compte ces inégalités pour mettre en place des politiques éducatives plus égalitaires et favoriser l’accès aux études supérieures pour tous.

Les implications de l’étude de Bourdieu pour l’éducation et la société

L’étude de Bourdieu intitulée « Les Héritiers : Les étudiants et la culture » offre une analyse approfondie des inégalités sociales qui persistent dans le système éducatif et leur impact sur la société. Les implications de cette étude sont nombreuses et soulèvent des questions cruciales sur l’égalité des chances et l’accès à l’éducation.

Tout d’abord, Bourdieu met en évidence le rôle central de la culture dans la reproduction des inégalités sociales. Selon lui, la culture dominante, qui est principalement transmise au sein des familles bourgeoises, confère un avantage aux élèves issus de milieux favorisés. Ces élèves sont plus à l’aise avec les codes et les normes de l’école, ce qui leur permet de réussir plus facilement. En revanche, les élèves issus de milieux défavorisés sont désavantagés car ils ne maîtrisent pas ces codes culturels et se retrouvent ainsi en situation d’échec scolaire.

Ensuite, Bourdieu souligne l’importance du capital économique et social dans la réussite scolaire. Les élèves issus de familles aisées ont souvent accès à des ressources supplémentaires telles que des cours particuliers, des livres et des activités extrascolaires, ce qui renforce leur capital culturel et leur donne un avantage sur leurs pairs moins privilégiés. De plus, les réseaux sociaux auxquels ces élèves ont accès leur permettent de bénéficier de recommandations et de contacts qui peuvent faciliter leur insertion professionnelle future.

Enfin, Bourdieu met en évidence le rôle de l’école dans la reproduction des inégalités sociales. Selon lui, le système éducatif favorise les élèves qui correspondent aux normes et aux valeurs de la classe dominante, ce qui exclut les élèves issus de milieux défavorisés. Les critères de sélection, tels que les examens et les concours, sont souvent biaisés en faveur des élèves qui ont déjà un capital culturel élevé, renforçant ainsi les inégalités existantes.

Ces implications de l’étude de Bourdieu soulèvent des questions fondamentales sur l’égalité des chances et l’accès à l’éducation. Comment pouvons-nous garantir que tous les élèves, indépendamment de leur origine sociale, aient les mêmes opportunités de réussite scolaire ? Comment pouvons-nous réformer le système éducatif pour qu’il soit plus inclusif et équitable ? Ces questions nécessitent une réflexion approfondie et des actions concrètes pour lutter contre les inégalités sociales et promouvoir une société plus juste et égalitaire.

Les critiques et les débats suscités par l’ouvrage Les Héritiers

L’ouvrage « Les Héritiers : Les étudiants et la culture » de Pierre Bourdieu a suscité de vifs débats et critiques depuis sa publication en 1964. En effet, cet ouvrage remet en question les idées préconçues sur l’égalité des chances dans l’éducation et met en lumière les inégalités sociales qui persistent dans le système éducatif français.

Une des principales critiques adressées à Bourdieu est sa vision déterministe de la reproduction sociale. Selon lui, les élèves issus des classes défavorisées ont moins de chances de réussir dans le système éducatif, car ils ne possèdent pas les codes culturels valorisés par l’institution scolaire. Cette vision a été vivement contestée par certains sociologues qui estiment que Bourdieu néglige l’importance du mérite individuel et de l’effort personnel dans la réussite scolaire.

D’autres critiques ont également été formulées à l’encontre de Bourdieu, notamment concernant sa méthodologie de recherche. Certains lui reprochent d’avoir utilisé des échantillons trop restreints et non représentatifs de la population étudiante, ce qui remettrait en question la validité de ses conclusions. De plus, certains estiment que Bourdieu a tendance à généraliser ses résultats à l’ensemble du système éducatif français, sans prendre en compte les spécificités régionales ou les évolutions temporelles.

Malgré ces critiques, l’ouvrage de Bourdieu a également suscité de nombreux débats et a contribué à une prise de conscience collective sur les inégalités sociales dans l’éducation. Ses concepts tels que le capital culturel, le capital symbolique ou encore la violence symbolique sont aujourd’hui largement utilisés dans les études sociologiques sur l’éducation.

En conclusion, l’ouvrage « Les Héritiers » de Pierre Bourdieu a été à la fois salué pour sa contribution à la compréhension des inégalités sociales dans l’éducation, mais également critiqué pour sa vision déterministe et sa méthodologie de recherche. Il reste néanmoins un ouvrage incontournable dans le domaine de la sociologie de l’éducation et continue de susciter des débats et des réflexions sur les enjeux de l’égalité des chances.

Les perspectives de recherche futures sur les étudiants et la culture

Les perspectives de recherche futures sur les étudiants et la culture sont vastes et prometteuses. L’œuvre de Pierre Bourdieu, notamment son livre « Les Héritiers : Les étudiants et la culture », a ouvert de nouvelles voies de réflexion et a suscité de nombreux débats dans le domaine de la sociologie de l’éducation.

Une des perspectives de recherche futures pourrait être d’approfondir l’étude des mécanismes de reproduction sociale à l’œuvre dans le système éducatif. Bourdieu a montré comment les étudiants issus de milieux favorisés ont plus de chances de réussir dans l’enseignement supérieur, en raison de leur capital culturel et social. Il serait intéressant d’explorer plus en détail les différentes formes de capital (économique, culturel, social) et leur impact sur la réussite scolaire des étudiants.

Une autre perspective de recherche pourrait consister à étudier les stratégies d’adaptation et de résistance des étudiants issus de milieux défavorisés. Bourdieu a souligné que certains étudiants parviennent à se démarquer malgré les obstacles sociaux et culturels auxquels ils sont confrontés. Il serait pertinent d’analyser les ressources et les stratégies qu’ils mobilisent pour surmonter ces obstacles et réussir dans leurs études.

Par ailleurs, il serait intéressant d’explorer les liens entre la culture des étudiants et leur engagement politique et social. Bourdieu a montré que la culture dominante favorise la reproduction des inégalités sociales, mais il a également souligné le rôle potentiellement émancipateur de la culture légitime. Il serait pertinent de comprendre comment les étudiants s’approprient la culture légitime et comment cela influence leur engagement dans des mouvements sociaux ou politiques.

Enfin, une perspective de recherche future pourrait être d’explorer les effets de la mondialisation sur la culture des étudiants. Avec la globalisation des échanges et des médias, les étudiants sont de plus en plus exposés à des influences culturelles diverses. Il serait intéressant d’analyser comment cette diversité culturelle influence leur identité et leurs pratiques culturelles, ainsi que les conséquences de cette diversité sur les inégalités sociales et culturelles.

En somme, les perspectives de recherche futures sur les étudiants et la culture sont multiples et passionnantes. En s’appuyant sur les travaux de Pierre Bourdieu, il est possible d’approfondir notre compréhension des mécanismes de reproduction sociale, des stratégies d’adaptation et de résistance, de l’engagement politique et social des étudiants, ainsi que des effets de la mondialisation sur leur culture. Ces recherches futures contribueront à une meilleure compréhension des enjeux liés à l’éducation et à la culture, et pourraient également fournir des pistes pour réduire les inégalités sociales et culturelles dans le système éducatif.

Les implications politiques et sociales des conclusions de Bourdieu

Les conclusions de Pierre Bourdieu dans son ouvrage « Les Héritiers : Les étudiants et la culture » ont des implications politiques et sociales majeures. En analysant les mécanismes de reproduction sociale à l’œuvre dans le système éducatif français, Bourdieu met en évidence les inégalités qui persistent et se perpétuent au sein de la société.

L’une des principales implications politiques de cette étude est la remise en question du mythe de l’égalité des chances. Bourdieu démontre que les élèves issus des milieux favorisés ont un avantage considérable dans la réussite scolaire, grâce à leur capital culturel et social. Ainsi, l’école, censée être un ascenseur social, se révèle être un instrument de reproduction des inégalités. Cette remise en cause de l’égalité des chances a des conséquences politiques importantes, remettant en question les politiques éducatives et les dispositifs de discrimination positive.

Sur le plan social, les conclusions de Bourdieu mettent en lumière les mécanismes de domination symbolique qui opèrent dans la société. En effet, l’auteur montre comment la culture légitime, celle des classes dominantes, est valorisée et imposée comme norme, tandis que les cultures populaires sont dévalorisées et marginalisées. Cette domination symbolique contribue à la reproduction des inégalités sociales, en excluant les individus qui ne correspondent pas aux normes culturelles dominantes.

Ces implications politiques et sociales soulignent l’importance de repenser les politiques éducatives et de lutter contre les inégalités sociales. Bourdieu propose notamment de valoriser les savoirs et les cultures populaires, de diversifier les formes d’évaluation et de reconnaître les différentes formes de capital culturel. Il appelle également à une réflexion sur les mécanismes de domination symbolique et à une remise en question des normes culturelles dominantes.

En conclusion, les conclusions de Bourdieu dans « Les Héritiers : Les étudiants et la culture » ont des implications politiques et sociales majeures. Elles remettent en question le mythe de l’égalité des chances et mettent en lumière les mécanismes de domination symbolique. Ces constats appellent à repenser les politiques éducatives et à lutter contre les inégalités sociales pour une société plus juste et égalitaire.

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